Un concert parisien, aussi éclair soit-il de Johan Asherton, mérite un compte rendu digne de ce nom (pas les sous pour aller à Lille demain, vous devrez vous contenter de celui-ci). La date du 3 novembre était cochée depuis plusieurs semaines sur mon calendrier. Impossible d’envisager un retard, ou pis encore, une absence. Or, celle-ci a bien failli se produire, à cause de la malveillance d’agents de la Régie autonome des transports, plus connue sous l’acronyme Ratp. Arrivé en retard à la station Gambetta (la plus proche de la Maroquinerie), j’ai eu la bonne idée de me tromper de rue, pensant dénicher un raccourci. J’atteins toutefois la salle de spectacle, une bonne demi-heure à la bourre. De quoi de donner des sueurs froides, pensant que Johan avait déjà commencé son récital.
Transperçant la file des personnes venues écouter Ghinzu dans la Grande salle, je pus enfin pénétrer dans la café de la Maroquinerie, où la musique résonnait déjà. Mais ce n’était pas celle de Johan. Ce dernier était assis à une table, devant la scène. Soulagement.
Kenyon assurait la première partie. Mais je ne vis que le dernier morceau. Trop peu pour se forger un avis. Une petite mousse après, une charmante chanteuse et son harmonium, accompagnée d’un musicien nous offrit un moment agréable. Une musique douce et légère. Elle s’appelle Charlotte Greig. Son dernier album, Winter Wood. Sa musique est très belle, se permettant aussi bien de reprendre un chant du XIIème siècle que le Cotton Crown de Sonic Youth. Dommage que le lieu ne joua pas en sa faveur, trop bruyant ces « dîneurs » ! Une ambiance intimiste et non de comptoir lui irait à merveille…
Le temps de se réhydrater
, Johan Asherton est déjà sur les planches. Toujours ce bruit de fond irritant. Heureusement que le concert de Ghinzu eut la bonne idée de commencer, la salle se vida de ses « dîneurs » et on put entendre un peu mieux tous les aspects de la musique. Johan était accompagné de son contrebassiste. Les deux premiers morceaux furent difficiles, en raison d’une partie irrespectueuse du public. Puis, lorsque Johan attaqua un des trois (ou quatre) morceaux de l’album Trystero’s Empire qu’il joua ce soir, les choses s’arrangèrent et on put écouter l’ensemble des musiciens, puisque Charlotte Greig, son harmonium et son guitariste, ainsi que Kenyon accompagnèrent, à ce moment, Johan. Bien sympa. Puis, Johan reprit le commandement et on sentit la grâce de ce song-writer. Trente cinq minute plus tard, Johan se retire, non sans nous avoir expliquer qu’il s’agissait ce soir d’une répétition, en vue du concert lillois de demain. Mais à la demande générale, un petit rappel, en compagnie de tous les artistes, vit le jour.
Il me restait plus qu’à rentrer à pied (ras-le-bol de la Ratp) en chantant le mélancolique woman of the sea (non jouée ce soir) : « Angel of mercy, carry me home, away from this slough of despondency, leave me no more lonely on the shore, in deep misery. Angel of mercy, mermaid so fine with your seaweed-hair twine and your melody, Woman of the sea, from the siren throng, let your lethal song be the death of me ».
Voili, j’ai bon espoir de voir Johan en concert (un vrai, çà changera des 40mn de ce soir et du quart d’heure olympique de juin dernier) au début 2005 (un nouvel album pour Noël, si tout va bien). Amis du ch’nord, vous savez ce qu’il vous reste à faire, demain soir…
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