Wave Gotik Treffen - Leipzig - 1-5/06/2006

Bon je sais ça date un peu, mais tant qu'à y avoir participé et surtout tapé un report pour une fois sérieux, autant vous en faire profiter... Ce report est aussi disponible en version italienne dans le magazine Flash du mois de juillet/août.

Wave Gotik Treffen 2006

Une semaine avant l’ouverture de la Coupe du Monde, c’est près de 30 000 Gothiques venus des quatre coins de l’Allemagne, de l’Europe et de la planète que Leipzig accueillait en ce premier week-end de juin, pour le plus grand festival du genre : le Wave Gotik Treffen, qui fêtait en cette année 2006 sa quinzième édition. Un avant goût du Mondial en moins coloré me direz-vous ? Détrompez-vous !


Après 12 heures de voyage et d’embouteillages pendant lesquelles se sont succédées les meilleures compilations de minimal electro ou autres sonorités gothiques – histoire de se plonger dans l’ambiance (et quelle ambiance pour la Metal fan que je suis, imaginez !) – et un passage rapide à l’Atlanta Hotel qui allait être aux petits soins avec notre équipe durant ces 5 jours, il est déjà temps de se ruer dans cette prestigieuse salle qu’est le VOLSKPALAST pour assister au Jubiläusmball, le bal d’ouverture pour lequel les festivaliers s’étaient d’ores et déjà déplacés en nombre, arborant leur plus belle tenue, qu’ils ne quitteront pas du week-end.

Le ton est lancé, on frisonne et se trémousse langoureusement sur les classiques d’electro, de coldwave, batcave, dark wave sur lesquels les artistes présents tels Alexander Veljanov (Deine Lakaien) ou Chibi (The Birthday Massacre), viennent poser leur voix le temps d’un featuring.



L’ambiance est festive et détendue. Les premiers contacts se nouent. Car oui, c’est aussi ça le principe du Treffen. Et c’est ainsi que mes premières découvertes prirent le nom de Pins & The Needles ou Scarlet’s Remains.
Comme le temps passe vite ! Le soleil commence à pointer, ce qui signifie pour tout bon gothique que l’heure est venue de rejoindre son cercueil.

Mauvaise surprise que celle du lendemain puisqu’il était toujours là à guetter notre réveil, ce qui était pour le moins arrangeant vu que l’essentiel de la journée allait se dérouler en plein air, dans le magnifique PARKBÜHNE, une scène au milieu d’un amphithéâtre, le tout perdu au centre d’un parc. Décidément l’organisation nous gâte au niveau des sites, pour que la fête n’en soit que plus belle ! Cerise sur le gâteau, l’affiche est essentiellement orientée Metal. Tous les ingrédients sont réunis. C’est parti !

C’est Theatres Des Vampires les premiers à capter l’attention d’un public assez nombreux mais pas encore très éveillé, qui se laissera progressivement séduire par le Metal Gothic de la formation italienne, et vampiriser par le chant de l’envoûtante Sonya Scarlet, secondée par la noirceur masculine des backings vocals.



Passage vite fait à la buvette le temps de compter les rares T-Shirts Metal représentés : un Anathema par-ci, un Apocalyptica surplombant de jolies résilles rouges par-là, que déjà entre en scène les Allemands de Xandria. Second female voice band qui s’essaie à son tour à déchaîner le public à coups de gros riffs et de montées mélodiques scandées par la délicieuse Lisa, mais le Gothique sait rester stoïque !

Goth-Metal toujours, c’est au tour des Hollandais de The Dreamside de faire leur entrée et à la blanche colombe Kemi d’encenser PARKBÜHNE, nous entraînant dans leur univers surnaturel, et nous gratifiant de mises en scène pyrotechniques du plus bel effet !



Comment passer de cette douce ambiance qui a bercé le public tout l’après-midi sans forcément incarner les brutes du jour ? C’est ce qu’ont dû ressentir les quatre Suisses de Samael (quelle surprise, ils étaient là ?! ) lorsqu’ont retenti les premières notes d’introduction annonçant leur set. Et quel set !! Enfin du gros son, de la puissance et de l’énergie sur lesquels les Metalleux présents ont enfin pu sortir de leur passivité et remuer leur belle crinière. Encore une énorme prestation délivrée par les Helvètes menés par le très charismatique Vorph qui aura fait trembler PARKBÜHNE pendant près d’une heure. Malheureusement trop court. On en redemande !



Retour au calme avec The Gathering et la douce Anneke qui apporte un peu de couleur à ce festival et apaise les esprits avec son chant toujours aussi expressif et d’une rare sensibilité, plongeant son auditoire dans une ambiance chaleureuse et intimiste, en parfaite concordance avec le cadre offert.



Changement de décor, direction l’AGRA, le lieu de rassemblement annonçant les derniers concerts, pour assister à la toute fin de la prestation de Deathstars qui semble avoir était forte en émotions, puisque c’est à moitié dénudé que Whiplasher a conclu sur le très bon Cyanide !

Le combo germano-suisse de Lacrimosa au look très glamour prend la relève et nous transporte dans le romantisme de leur Metal Gothic Symphonique… (Mais l'ambiance du bar où je m'étais réfugiée étais pas mal non plus...)



Enfin, c’est au cultissime Nitzer Ebb que revient l’honneur de clore cette première journée de festival devant une salle comble, pour un concert d’une heure et demie. Les fans d’Electronic Body Music ont apprécié ! (Par contre niveau musique au bar c'était pareil. Heureusement qu'y avait les copains...)

Le programme était chargé en ce troisième jour, et les scènes nombreuses à découvrir, mais c’est presque naturellement que notre choix se porta vers KOHLRABIZIRKUS, comme un appel instinctif, inespéré et incontrôlable ! A l’approche de la salle, deux imposants dômes retiennent l’attention, et c’est sous la majesté de l’un d’entre eux que nous passerons la journée.

Ca commence fort, très fort, avec Limbogott et ses deux front men au maquillage digne d’Halloween, qui assène un public peu nombreux pour la capacité de la salle, à coups de riffs lourds et agressifs, aux sonorités électroniques très fortes qui ne sont pas sans rappeler Nine Inch Nails ou encore Ministry, mais qui laisse aussi place à la mélodie. Le public semble stupéfait ! Ca manque encore de Metalheads…



L’assemblée foisonne à l’approche de Lacrimas Profundere et l’atmosphère se fait plus sentimentale. Les guitares sont percutantes et énergiques et donnent envie de remuer la tête, alors que les harmonies du clavier beaucoup plus mélodiques viennent adoucir l’ensemble. Le chant grave et envoûtant de Christopher Schmid laisse place à une profonde mélancolie dans laquelle se noie l’auditoire, et les tentatives d’Oliver Nikolas (guitare) à le faire bouger deviennent vaines.



Echange de bons procédés, après avoir longtemps assuré la première partie de Lacrimas Profundere, c’est au tour de Lyfthrasyr de leur succéder et de bénéficier du calme ambiant pour nous servir un magnifique Black Metal Mélodique. La formation est réduite au plus simple : guitare, basse/chant, batterie, mais le combo investit parfaitement la scène et le light show prend presque le rôle de quatrième tant il est ingénieusement travaillé. Le retour du Metal guttural ravi les oreilles et les quelques Metalleux en présence le font remarquer. Bien évidemment, les quarante minutes imposées paraissent bien courtes. Dommage !



C’est au tour des Français de The Old Dead Tree d’entrer, pour la première fois, sur une scène allemande. On m’avait prédit des séquences fortes en émotions telles celles de leur dernière date à Paris, je m’attendais donc à en vivre d’aussi intenses à la hauteur du Titanic, et effectivement… Je me suis vue sombrer pendant une heure ! Les morceaux Heavy sont certes fort bien construits, mais ils ne sont aucunement communicatifs et il ne se dégage rien. Cependant et à ma grande surprise, le public a semblé être conquis, transcendé voire au bord du pogo ! Si The Old Dead Tree a réussi à remporter la sympathie de l’assemblée jusque là peu réactive, c’est qu’il doit y avoir quelque chose. La tendre générosité de leur bassiste peut-être ?

La salle s’est donc éveillée et mieux vaut l’être pour ne perdre aucune goutte du set que nous réservent les Vénitiens d’Ensoph ! Les costumes en vinyle et les masques à gaz sont évocateurs, on devine que l’on va passer un bon moment ! Comment ne pas être impressionné aussi par la basse 6 cordes et la guitare qui en comptait 7 et qui nous balancent un Metal avant-gardiste gothique teinté d’electro indus à consonances black, agrémenté d’une voix criarde et résolument malsaine. N-Ikonoclast nous offre une prestation fabuleuse. Il semble torturé et use métaphoriquement de son micro pour compenser quelques longueurs. Le public est lui médusé. Une partie déserte progressivement, alors que les premiers rangs se resserrent et prennent part à l’orgie hystérique délivrée par les cinq lascars !



Juste le temps de se remettre de ses émotions, que la salle touche à son comble pour accueillir les Norvégiens de Theatre Of Tragedy. Retour à une ambiance plus Metal Goth (et oui, encore un groupe à chanteuse) où la nouvelle recrue Nell a su s’imposer comme digne successeur de Liv Kristine (également à l’affiche du WGT) et a balayé audacieusement les titres de tous les albums. Le set reste très énergique. Le growl de Raymond se marie à merveille aux vocalises féminines. L’interaction avec le public est parfaite, même si l’on attend toujours la blague promise lors du léger problème technique…



Un vent de froid va souffler sur KOHLRABIZIRKUS avec l’arrivée des très attendus Suédois de Katatonia. L’ambiance se veut distante et intime à la fois. Les lumières se font très discrètes et laissent place à une certaine mélancolie portée par des morceaux lourds et aériens. Mystérieux, Jonas Renske se cache derrière ses cheveux et à travers ce qui pourrait passer pour de la timidité, échange peu avec son public. Celui-ci est transi par cette atmosphère qui laisse toutefois place à une certaine déception !



Il ne fait guère plus chaud dehors et c’est encore à l’AGRA que nous nous précipitons pour profiter de la chaleur délirante émanant d’une salle enivrée par la musique New Wave de Sono. Ce trio d’Hambourg a hypnotisé la foule par ses sonorités electro issues du début des années 80. Plus aucun doute, nous sommes de retour parmi les Gothiques. La transe atteint son paroxysme. Heureusement, il me faut gagner une autre scène…

Car oui, c’était au tour de One Two, formation composée de Paul Humphreys (Orchestral Manœuvre In The Dark) et Claudia Brücken (Propaganda), de marquer la fin de cette longue journée. Et les fans étaient venus en nombre applaudir ces deux monstres. D’abord sages et attentifs sur les tous premiers morceaux, captivés par le chant très clair de Claudia, ils se sont rapidement rebellés dans un éclat festif à l’entente des grands classiques des deux groupes, qui n’ont pas hésité à jouer tout leur répertoire, repris en chœur par un public aux anges. Une heure d’euphorie collective ! Les Gothiques savent aussi être joyeux et faire la fête, on commençait à en douter.



C’est aussi sur le site de l’AGRA que l’on pouvait retrouver le village médiéval, malheureusement éteint à cette heure tardive mais qui paraissait très prometteur. A noter dans les priorités pour l’édition 2007. Traversée nocturne du camping et on ne peut avoir une pensée pour les courageux résidants qui ont bravé ce froid hivernal durant tout le week-end. C’est en visitant les divers stands de restauration quelques mètres plus loin, que le mystère de leur surprenante résistance a été percé ! En effet, les stands de Met chaud pullulaient et c’est sur cette salvatrice dégustation que se terminait la soirée !

Est-ce la fatigue ou commencerais-je à m’imprégner du style gothique, mais en ce quatrième jour de festival, mon sourire tend à s’effacer, mes traits se raidissent, et le teint se fait plus pâle… J’ai trouvé !! L’affiche du jour n’est résolument pas placée sous le signe du Metal mais plutôt de la découverte. Je crains le pire…

Direction SCHAUSPIELHAUS, un complexe déjà aux couleurs du Mondial dont on n’arrive à déceler sa fonction première, mais qui renferme en ses murs une sublime salle de théâtre, et les personnes vêtues en costumes de type Renaissance se fondaient à merveille dans cet univers.

Et encore une fois, l’organisation du Wave Gotik Treffen avait su choisir LA scène pour accueillir les Français de Rosa Crvx, qui resteront une des révélations du festival. Nous avions rencontré le groupe la veille sur le site de l’AGRA (souvenez-vous, le Met), et déjà ils avaient gagné toute ma sympathie ? C’était donc avec une grande impatience que j’attendais de découvrir leur prestation. Et quelle surprise ! Bien plus qu’un groupe de musiciens, Rosa Crvx est un concept à part entière. La disposition scénique parle d’elle-même : un piano, un impressionnant carillon synthétisé, une contrebassiste, une batterie remplacée par des tambours et des caisses claires programmés au millimètre près, une chorale de 8 personnes et Olivier Tarabo à la guitare et au chant qui nous emmène dans son univers qu’il qualifie au mieux de rock cathédral ou gothique au sens le plus puriste du terme. Tout a été précisément étudié et est conçu intégralement par le groupe, que ce soit de la réalisation des décors ou des costumes, aux films projetés en background, la chorégraphie des drapeaux, les chants en latin, jusqu’à la très attendue Danse de la Terre qui résonne comme un écho aux projections. Le public est époustouflé par ce concert qui se révèle plus être un véritable spectacle sonore et visuel, et c’est sur une standing ovation que Rosa Crvx quittera la scène. Ils ont d’ores et déjà mérité de revenir pour la prochaine édition. On leur souhaite le même succès !



Difficile de faire suite à une telle prestation et c’est à In The Nursery de s’y coller. Et les jumeaux anglais Klive et Nigel Humberstone ne se sont pas laissés démonter. Eux aussi avaient sorti l’artillerie lourde ! Encore une fois c’est la batterie qui est totalement réinventée : les grosses caisses sont en suspension, les cymbales en sous nombre, et ce qui n’est censé faire qu’une unité est séparé en deux endroits. Les musiciens sont interchangeables, passant tantôt de la basse, aux percussions puis au clavier, pour nous abreuver de sonorités néo-romantiques et avant-gardistes, portées par le chant expressif de Dolores. In The Nursery a submergé SCHAUSPIELHAUS, une belle façon de fêter leurs 25 ans de scène.



Pas le temps de se reposer. Il nous faut courir rejoindre un autre moment incontournable du festival : l’Obsession Bizarr – Festischtreffen 2006, comprendre : la soirée fétiche, qui se tenait à VOLKSPALAST. Je disais que la journée allait être propice à la découverte, c’est ici un aspect du gothisme auquel je ne pensais jamais avoir à être confrontée !! Tenue plus que « correcte » et de rigueur exigée. Qu’il est bon d’être journaliste ! Car j’avoue que le latex me sied mal, je n’évoquerai pas les résilles ou autres chaînes de convenance. Les tenues légères, voire très légères, étaient donc les bien venues, et pour ceux en manque d’imagination, munissez-vous d’un fin rouleau de scotch, de préférence noir bien évidemment. Deux petites croix bien placées et le tour est joué ! N’oubliez pas non plus d’emporter les accessoires inconditionnels à ce type de soirées : menottes, cravache, fouet pour les plus téméraires, pics et chaînes en tout genre et de toute longueur et pourquoi pas la muselière de votre chien. Tout est bon pour s’amuser ! Qu’ils sont coquins ces Gothiques… C’est alors qu’au loin, enfin j’aperçois un Metalleux ! Le pauvre est menotté, enchaîné et soumis à sa dominatrice. Le cœur m’en tombe !

L’ambiance est donc grivoise mais il manque un aspect proéminent qui m’échappe, et c’est Genitorturers et leurs performances scéniques qui apporteront la pièce recherchée ! Effectivement, la sulfureuse et charismatique Gen fait son entrée pour un show mémorable, rejointe par le non moins connu David Vincent (Morbid Angel) et ses danseurs qui nous font sombrer dans la noirceur malsaine d’un Metal indus puissant aux textes gorgés d’érotisme. Et ceci se voit sur scène ! Sexe et sado-masochisme sont au centre des performances et le public, captivé, s’inspire…



Discrètement, nous nous éclipsons car, comme de coutume pour le Midnight Special, l’AGRA promet une tête d’affiche conséquente : le groupe japonais de Visual Kei, Moi Dix Mois ! Encore une fois, l’affluence est très forte (les entrées de la soirée fétiche étant limitées), et les groupies s’étaient déplacées en masse pour l’une des rares prestations du groupe en Europe. Ce qui devait donc être une fête a vite tourné à la rage me concernant, car l’attitude du public était plus que détestable au sein même de celui-ci, à savoir resserrer les rangs empêchant ainsi tout accès et tentative de faufilement. C’est ici que les cravaches auraient dû sévir… Peut importe, l’énigmatique Mana entre en scène et fait tressaillir les midinettes. Du très gros son à la japonaise (on se croirait dans un Manga), un look déjanté, un auditoire hétéroclite en délire, mais bref très peu pour moi ! Le Met est bien plus chaleureux que le public de Moi Dix Mois !

Le dernier jour est déjà arrivé, et contrariété de la veille aidant, c’est à PARKBÜHNE que nous débuterons la journée, en dépit d’un temps pas très clément. Et là mon premier étonnement viendra d’Amon Amarth, Dimmu Borgir, Aborted, Caliban, Oomph, Cannibal Corpse, Immortal, In Extremo, Children Of Bodom, etc… autant de groupes fièrement arborés par des Metalheads. Mais où étaient-ils cachés ?

Et surtout, s’étaient-ils déplacés pour House Of Usher ? Certainement une mauvaise méprise avec Alice Cooper tant il est vrai que le look de Jorg Kleudgen s’en approche. House Of Usher donne dans un Rock Gothic sur lequel vient s’intégrer un chant féminin, mais il est difficile de comprendre l’univers dans lequel Jorg veut nous guider. On sait juste qu’il est teinté de bordeaux ! Prestation assez hallucinante, il ne se passe rien ! L’impression qui demeure des deux côtés la scène est celle de l’ennui et l’on attend la fin. L’un des guitaristes se grille une cigarette et le temps semble long pour le second. Jorg s’emmêle avec son micro, et la bouteille de rouge se fait symbole du temps qui s’écoule tel un sablier. Avant dernier titre, il se passe quelque chose : Jorg se marre, c’est que le vin est bon. Il quittera la scène avant même la fin des dernières notes, suivi de son bassiste inquiet qui finira de jouer backstage.



Bref, retour à des sons plus dynamiques avec les Germains de Bloodflowers et leur Neo Metal Gothic porté par la captivante Kristen. Le groupe envoie sur scène, le headbanging resurgit après deux jours d’absence, et Jan (basse) donne tout ce qu’il peut pour motiver la foule, qui peine à battre du pied.
L’excellente reprise de Cure – In Between Days – a eu le mérite de faire réapparaître quelques furtifs rayons de soleil, mais ce ne sera pas suffisant pour réveiller le public, encore sous le choc de la prestation précédente !



Arrive Dope Star Inc tout de noir vêtu qui nous bombarde d’un énorme son Metal Indus extrêmement énergique. Le public est vite réceptif à l’imposante présence scénique des 4 Italiens qui s’éclatent sincèrement et ce malgré quelques petits problèmes techniques auxquels ils font face avec humour. Une excellente prestation donc. On est bien loin de House Of Husher ! Le groupe nous comblera même d’un rappel de deux morceaux. Quelle bouffée d’oxygène ! On en avait besoin !!



Stop le noir et faisons place à la couleur. Beaucoup de couleur, comme évoquée en introduction. Mais là c’est presque trop avec The Last Dance, ou plus précisément dans les cheveux Rick Joyce (guitare). La frivolité s’installe et l’atmosphère se fait plus guillerette. On se croirait au pays des Bisounours et pourtant c’est bien du Rock Gothic que nous chante Jeff Diehm. Les confettis volent aussi bien sur scène que dans la fosse, c’est mignon ! L’heure de se jeter dans le premier taxi est déjà venue. Quel dommage de partir si tôt !



Oui mais ! Il ne fallait manquer sous aucun prétexte Katzenjammer Kabarett qui officiait dans ce resplendissant théâtre de SCHAUSPIELHAUS. Les sièges y étaient d’ailleurs fort confortables, et le Gothique se satisfait vite de ce luxe. Les Français évoluent dans le deathrock cabaret (dans un style proche de The Dresden Dolls) emmené par leur extravagante chanteuse Mary Komplikated. Ce brin d’actrice vit littéralement son texte et sa musique, reléguant en arrière plan les musiciens qui s’effacent presque derrière le jeu théâtral de Mary. Le public est charmé par sa fraîcheur et sa douce folie et c’est avec beaucoup de difficulté qu’il se relève le temps d’un morceau, sur l’insistance de Mary qui est fermement décidée à apporter du dynamisme à cette assemblée trop sage. Quelques rebelles ont toutefois tenu la position verticale par la suite pour se déchaîner sur les rythmes effrénés et incisifs aux consonances plus électroniques de Katzenjammer. Fabuleuse découverte !



Toujours plus… original ? Deadfly Ensemble surprend dès leurs premiers pas sur scène ! Lucas Lanthier a un petit compagnon sur l’épaule qu’il a pris soin de se scotché au front et la tenue du bassiste est tout simplement indescriptible. Nous sommes transportés dans un drôle d’univers sur fond de cabaret folk batcave experimental. Mais le déplacement vaut le détour. On trésaille sur ce subtil mélange de styles, et les morceaux sont d’une rare beauté. Aucun regret !



Sauf celui d’avoir à partir si vite et tenter de me fondre dans l’ambiance du VOLKSPALAST, beaucoup moins légère que la veille. Les uniformes d’avant guerre sont majoritairement de sortie et je commence à me sentir de moins en moins dans mon élément. La sévérité martiale qu’ils dégagent jette un froid, mais un titre de Rammstein astucieusement joué me rappelle qu’il faut passer outre le costume, et effectivement derrière l’uniforme se cachent des personnes sympathiques.

Ce n’est toutefois pas Kirlian Camera qui brisera cette froideur latente. Difficile de se frayer un chemin tant la salle semble trop petite pour accueillir son public, et donc la visibilité de la scène est extrêmement réduite, mais les cagoules des musiciens ne sont pas là pour me rassurer. Je me contenterai donc de la musique qui associe le chant mélancolique d’Elena Fossi à des rythmiques plus industrielles, mais encore trop New Wave à mon goût. Mes tympans ne supportent définitivement pas !



Dernière escale à l’AGRA pour l’ultime concert du festival : Cantus Buranus, ou l’adaptation médiévale du manuscrit Carmina Burana par Corvus Corax accompagné d’un orchestre symphonique d’une vingtaine de personnes, auquel s’est jointe une chorale tout aussi nombreuse. Autant dire qu’avec autant de monde et d’instruments (classiques, traditionnels et folkloriques) sur scène, cela requerrait pas mal d’organisation, ce qui explique le retard d’une demi-heure. Retard vite pardonné tant la mise en scène est impressionnante, que dis-je : MAGISTRALE !! Corvus se joue de nos nerfs et de notre impatience puisque l’introduction au premier morceau dure une bonne dizaine de minutes avant que ça n’éclate ! On trépigne. On sent l’émotion monter. Les sonorités folkloriques viennent se heurter à la puissance orchestrale appuyée les envolées toujours plus fortes des chœurs ! Un chef d’œuvre ! Corvus Corax nous a offert une heure et demi de voyage à travers les temps, pour le plus grand bonheur des festivaliers encore présents en ce lundi soir.



On traîne les pieds vers la sortie jusqu’à la buvette des jours précédents. Les tables se désertent lentement, les sacs se bouclent laissant progressivement place à la nostalgie. Fini les Gothiques. Fini les crêtes. Fini les jupes courtes, les jartelles, les résilles, les costumes d’époque, les uniformes, les belles robes, les chaînes, les pics, les menottes, les cravaches, les masques à gaz, les synthés typés 80’s, les Mets chauds, le jacuzzi de l’hôtel, les taxis exorbitants, et ces synthé, surtout ces synthés… Retour à la vie normale. Retour au Metal !!

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Voilà j'espère que cette immersion chez les Gothiques vous a plu. Que ça n'était pas trop long... (J'ai été obligée de couper en plusieurs parties car ça ne rentrait pas ! )
Les textes n'ont été soumis à aucune réécriture, donc si vous y avez lu des conneries, bah c'est normal, c'est de moi !

Hop là, j'ai tout lu. De bien belles photos. Un récit bien sympa pour tout novice de la scène goth. Vraiment pas une scène qui m'intéresse. Bon, y'avait bien samael ou katatonia (toujours aussi charismatique..), dommage que tu n'ai pas les set-lists. Le seul truc que j'aurai bien voulu voir, c'est le Corvus Corax, leur cd de Carmina Burana est excellent. Bref, fallait être motivée pour y aller, surtout la soirée obsession bizarr ou un concert de The Old Dead Tree actuel!